Un lecteur de comics en confinement : Fletcher Arrowsmith vs COVID-19 (jour 25)

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(image © Image Comics)

Non, ce n’est pas la boucherie Sanzot. Encore un qui c’est trompé en appelant à Moulinsart. Heureusement que Nestor veille au grain car affalé dans mon canapé avec l’agent 355 à mater l’enfer du dimanche, j’ai peu de temps à consacrer à de la barbaque. On m’a dit de ne pas sortir, je reste à la maison. Chips et bières à proximité feront bien l’affaire, surtout si avec Nestor nous sommes les derniers hommes sur Terre.
■ Par Fletcher Arrowsmith

 

Jour 25 : jeudi 9 avril

 

Y le dernier homme, tome 2

(image © DC Comics)

Suite des aventures de Yorick, le dernier homme sur Terre par Brian K. Vaughan et Pia Guerra. Le 2e tome, « Un Petit Coin de paradis », regroupe les épisodes n°6 à 10 de la série régulière. Brian K. Vaughan commence à multiplier les références littéraires et à la pop culture, plutôt cool. Yorick, l’agent 355 et le Dr Mann atterrissent non sans mal, à Marrisville. La communauté qui les accueille semble cacher de lourds secrets dans ce que Yorick appelle le paradis sur Terre. Et puis si les amazones s’en mêlent cela risque de faire des dégâts. Yorick expérimente également cette opportunité unique d’être le seul male sur Terre. En effet il ne reste pas insensible à la douce et charmante Sonia. Mais que devient son servent de fidélité à Beth ? Déjà 10 numéros et un rythme de croisière trouvé pour l’odyssée de Yorick. Encore une fois, Brian K. Vaughan notamment par ses dialogues, transforme des situations évidentes en moments plus complexes. Il nous interroge également sur l’après, ce qui est d’ailleurs terriblement d’actualité. Avec la crise liée au COVID-19 nous sommes nombreux à souhaiter, réclamer, des changements pour le monde d’après. Mais entre le vouloir et le pouvoir il y a parfois des barrières dont certaines sont finalement infranchissables. Rome ne s’est pas construite en un seul jour, dit-on. Les origines de la communauté de Marrisville et l’intrusion des Amazones avec leur discours radical nous interrogent forcément sur la vision de chacun face à la justice, le partage du pouvoir ou les libertés de chacun. Y le dernier homme n’a pas fini de me surprendre à nouveau. Je pense que j’ai trouvé ma lecture du confinement.

 

 

L’Enfer du dimanche

(image © Warner Bros Pictures)

L’Enfer du dimanche, c’est le type de film démonté par la critique que je me mate 2 fois par ans. Cet opus du très décrié Oliver Stone (Platoon, JFK, Né un 4 juillet, Tueurs nés, Wall Street) exerce une fascination sur moi que je ne saurais expliquer. Le réalisateur explore une nouvelle fois son pays, l’Amérique en prenant l’angle sportif. Et ce n’est pas n’importe quel sport qu’Oliver Stone a choisi. Le football américain reste le sport US par excellence. A travers tous ces excès, ses exubérances mais également l’argent roi, la violence, les trahisons, le cynisme, le bling bling mais également le dépassement de soi et le fameux rêve américain, L’Enfer du dimanche c’est 2h30 d’Amérique que l’on prend en plein poire. Certes la réalisation, le film étant monté comme un clip géant et sans fin, peut décontenancer voire rebuter, mais j’y vois plutôt la confirmation d’un propos assumé jusque dans l’image. Et puis comme les américains savent filmer les événements sportifs et que c’est quand même moins long que le superbowl, pourquoi se priver ? Je retiens également les prestations d’Al Pacino et surtout de Cameron Diaz, notamment une séquence extraordinaire où elle débarque en tailleur dans le vestiaire des Sharks de Miami entourée de gladiateurs nus transpirant la testostérone. ■