Un lecteur de comics en confinement : Fletcher Arrowsmith vs COVID-19 (jour 11)

comics confinement covid-19 coronavirus pop culture
(image © Image Comics)

Après 10 et avant 12 il y a 11. 11e billet qui raconte comment j’occupe mon pop culture temps en confinement en haut de la tour Stark. Je vous ai gâté avec un numéro des X-Men et une relecture ultra lointaine de celui qui a eu la mauvaise idée d’inventer l’école, Charlemagne. Enfin à la demande générale et celle de mon boss, je vous donne mon avis sur un nouveau film d’André Téchiné. Quand on aime on ne compte pas.
■ par Fletcher Arrowsmith

 

JOUR 11 : jeudi 26 mars

 

(image © Marvel Comics)

Uncanny X-Men n°213

Présent dans l’intégrale X-Men 1987 (I) éditée par Panini Comics que j’ai attaqué, ce numéro marque le début d’une période de transition pour les X-Men de Chris Claremont. Les X-Men sont exsangues après les évènements dramatiques du Massacre des Mutants (Mutants massacre en VO). La série n’a plus de dessinateur régulier, John Romita Junior étant parti dessiné Star brand pour Jim Shooter dans le New Universe. Cette situation est inédite à l’époque, la succession des dessinateurs ayant été assuré avec peu de fill-in jusqu’alors (Dave Cockrum-John Byrne-Dave Cockrum-Paul Smith-John Romita Junior). C’est donc l’anglais Alan Davis (Clandestine, Excalibur) qui s’y colle pour ce premier numéro des aventures des X-Men en 1987. L’anglais a déjà collaboré avec Chris Claremont sur la série Captain Britain publié uniquement, à l’époque, au Royaume Uni. L’histoire est très bonne. Chris Claremont est connu pour travailler ses histoires plusieurs mois voire années à l’avance. Avec ce numéro 213 il intronise Psylocke dans l’équipe. Son baptême du feu se fait à l’occasion d’une confrontation avec Dent de Sabre, introduit dans l’univers Mutant dans le numéro précédent. D’ailleurs un match retour aura lieu en 1996 dans Uncanny n°328 dessiné par Joe Madureira. En sup plot, Chris Claremont nous dévoile les errements de Alison Blaire, alias Dazzler (sa série s’est prématurément terminée aux USA). De l’action, des X-Men en plein doute (rappelons que Magneto dirige l’école) et une noirceur qui se confirme dans cette fin des années 80. Du très bon pour commencer l’année dans une direction inédite.

 

 

Charlemagne n°1

J’ai lu ce premier numéro d’une série que je ne connaissais pas et qui  m’a été offerte par mon collègue de Top Comics, JB. Aucune continuité pédagogique et donc pas de révision d’histoire en vue, car le lien avec Charlemagne est plus qu’infime. Charlemagne est une série édité par Defiant, la nouvelle boite d’édition montée par Jim Shooter après ses départs de Marvel puis Valiant. Le lien avec cette dernière étant plus qu’évident dans les intentions. Defiant n’ira pas loin. Le pitch semble prometteur. Dans les années 70 Charles Smith, jeune adolescent, part seul au Vietnam à la recherche de son frère GI disparu. Suite à un accident il perd ses jambes puis se réveille 18 ans plus tard, avec ses deux membres inférieurs qui ont repoussé et doté d’une force surhumaine et de capacités extraordinaires. C’est long et complètement impensable. Le gamin se débrouille tout seul pour arriver au Vietnam et arrive à survivre, à priori facilement, dans ce pays en guerre, là encore sans aide particulière. L’origin story est bâclée car aucune explication, même pas une piste, sur le pourquoi du comment de ses pouvoirs. Clairement on est en face d’une série Z ou d’un nanar. A la rigueur cela aurait pu être intéressant si le côté Vietnam avait été plus poussé. Reste que la curiosité vient surtout des dessins de Adam Pollina, qui fait là ses grands débuts sur une série régulière. On retrouve le trait si particulier de ce trop rare dessinateur qui ira ensuite faire les beaux jours de X-Force entre autre avant de signer son grand retour chez Valiant (Secret Weapons, Fallen World) ses dernières années.

 

 

Les 100, saison 6, 1re partie

J’ai apprécié les premières saisons de cette série disponible sur Netflix. Déjà au bout de la troisième saison cela tournait en rond. La cinquième aurait dû relancer l’histoire. Mais non on continuait déjà à offrir des scénarios insipides et répétitifs. Là avec la sixième on se dit que c’est la bonne. Les survivants de la Terre se retrouvent placés en cryogénisation dans l’espace après que la Terre soit à nouveau devenue inhabitable. Près de 30 ans après ils sont réveillés par le fils de Monty et Harper qui ont accepté de guider le vaisseau pendant toutes ces années, avant de s’éteindre à leur tour. Ils arrivent sur Alpha, une planète colonisée par des Terriens. Chouette, un changement de décors, d’univers, de personnages. Déception en fait, au bout du deuxième épisode on comprend que les scénaristes rejouent un pitch identique au cinq saisons précédentes. Soit des guerres de clans, l’importance d’être un sang d’ébène, la puce qui sauvegarde sa psyché et permet d’être immortelle. Bref c’est la même chose et c’est toujours aussi nul. Bon je suis quand même un peu maso en cette période de confinement et puis à la rigueur mes yeux semblent attirer vers les actrices, très convaincantes (Eliza Taylor, Marie Avgeropoulos ou Sara Thompson).

 

 

Les Temps qui changent

Le Boss : tu as vu Les Temps qui changent ?

Moi : non, pas encore

Le Boss : je te le conseille. Sûrement mon André Téchiné préféré.

Moi : Ah bon. Il si bon que cela.

Le Boss (qui, je le rappelle, a toujours raison, même quand il a tort) : En tout cas sans commune mesure avec Avengers : Endgame. Entre Robert Downey Junior et Gérard Depardieu, il n’y a pas photos. Net avantage à Cyrano de Bergerac.

Moi :Bon je vais regarder cela. C’est urgent ?

Le Boss : Plutôt. Les lecteurs de Top Comics sont en manque. Notre Facebook a failli exploser lors de tes deux derniers articles. Sacré Dédé quand même.

Les Temps qui changent (2004) est le 16e film d’André Téchiné. A Tanger, Antoine (Gérard Depardieu) profite de sa nomination sur un gros projet pour tenter de renouer avec son premier amour, Cécile (Catherine Deneuve). Mariée avec Nathan (Gilbert Mekti, encore une fois impeccable), son couple s’est émoussé avec le temps. C’est le temps des changements avec le retour du fils et de sa compagne qui semblent cacher quelques secrets. Les Temps qui changent n’est pas le meilleur film d’André Téchiné à mon humble avis. Je suis navré de contredire mon boss sur ce coup là. Attention c’est loin d’être mauvais, le regard que pose le réalisateur sur des personnages étant encore une nouvelle fois, très juste, sans réellement une envie de les juger. Mais l’intrigue m’a semblé faible et le film se termine avec beaucoup de non-dit, d’intrigues esquissées qui auraient méritées d’être plus poussées. Les retrouvailles entre Gérard Depardieu et Catherine Deneuve (on pense au dernier métro de François Truffaut) ne fonctionnent pas à l’écran dans cette configuration. On y croit peu et c’est dommage. ■