Truth : Red, White & Black – le Captain America afro-américain qui a choqué les fans de Marvel Comics

Truth Captain America
(image © Marvel Comics)

Un récit choquant et puissant

Robert Morales est un auteur rare en comics : il signe Truth puis quelques numéros sur la série Captain America. L’auteur, disparu à 54 ans en 2013, livre ici une intrigue choquante et intense. La lecture de ses 7 épisodes est fluide, le « jeu » pour savoir qui sera le fameux Captain America afro-américain est rapidement délaissé par la force de l’intrigue. On s’implique complètement dans le destin de ces personnages qui subissent l’horreur. La fin dans le présent apporte un éclairage terrible, Steve Rogers incarnant l’Amérique moderne qui découvre son passé innommable.

Truth Captain America
(image © Marvel Comics)

Un grand comics humaniste

Robert Morales n’écrit pas un « vrai » récit de superhéros. L’action d’Isaiah Bradley en Captain America afro-américain est courte et les conséquences sont terribles. L’auteur ne livre pas non plus une histoire sur la guerre. Robert Morales propose une intrigue humaniste, sur l’humanité qu’on trouve ou cherche dans chacun des personnages… et donc en nous-mêmes. Truth : Red, White & Black touche au cœur, fait trembler ou énerve, notamment par le portrait de l’armée. Un coup de force pour un coup de cœur, donc. On peut cependant s’interroger sur le symbolisme de Faith Bradley présentée en burka. Un choc dans l’Amérique de 2003, même pour un message pacifiste. Truth ne laisse donc jamais indifférent : la marque d’un grand comics.

Truth Captain America
(image © Marvel Comics)

D’importants problèmes de continuité

Truth est une lecture puissante et intense, mais la fameuse continuité Marvel interroge. Robert Morales et Kyle Baker se lancent dans un récit hors-continuité, car ils ont toute liberté créative ; on leur demande de ne pas inclure Bucky, Nick Fury ou Crâne Rouge. Cependant, le récit choque et plaît rapidement. Marvel décide, durant la publication, de l’intégrer en continuité. Mais des éléments gênent : les super-soldats afro-américains semblent être les premiers « tests » du sérum, comme si l’armée voulait essayer sur eux avant Steve Rogers. Mais Rogers est considéré et annoncé comme unique premier super-soldat « réussi ». Tout commence en 1942, après Pearl Harbor, alors que plusieurs récits montrent la création de Captain America avant l’entrée en guerre de l’Amérique. Enfin, « Reinstein » est le pseudonyme d’Abraham Erskine en Amérique. Mais ce savant qui change Steve Rogers meurt dans Truth dans des circonstances différentes que celles connues. On pense aussi au supervilain Protocide, transformé avant Steve Rogers par un prototype du sérum… jamais évoqué, ici.

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arme x Weapon X
(image © Marvel Comics)
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