Batman Detective Comics, tome 6 : la Chute des Batmen [avis]

(image © DC Comics)

Red Robin est de retour. Traumatisé par les révélations de son alter égo du futur il va s’employer à éviter les sombres prédictions. Mais ne va-t-il pas précipiter les évènements et conduire au démantèlement de l’équipe des chevaliers de Gotham ? C’est tout l’enjeux ce tome 6 de Batman Detective Comics qui voit s’affronter dans une guerre interne Batwoman, Red Robin et les autres autour du destin de Guerre d’Argile tout en étant sous la menace du Syndicat des victimes qui fait son retour.
■ Par Fletcher Arrowsmith

 

(image © DC Comics)

 

La réussite de « la Chute des Batman » est clairement à mettre au crédit de son scénariste. James Tynion IV a tout compris et maitrise de façon presque insolente non seulement l’univers de Batman surtout l’écriture d’un comics d’équipe. Quand on ouvre un comics se rapportant à Batman on sait où on met les pieds. Tynion IV maîtrise tout cela. Certes ce n’est pas sa 1re excursion dans le monde de Batman, on lui doit notamment d’avoir travaillé sur Batman Eternal. Mais le scénariste fait preuve de beaucoup d’humilité tout en renouvelant les menaces.

 

(image © DC Comics)

 

Un casting impeccablement utilisé

« La Chute des Batmen » promet une gestion du casting de haute voltige. James Tynion IV ne laisse personne sur le bord de la route. Évolution logique, les relations entre les différents membres de l’équipe ne sont que les suites logiques de travail accomplie jusqu’à présent. Ainsi dans ce tome 6 de Batman Detective Comics, nous sommes touchés par la relation entre Orphan et Gueule d’Argile donnant sens au mot coéquipier. Les évènements vont modifier le statut quo dans les relations entre Batwoman et son père tandis que le couple Red Robin-Spoiler va devoir faire face à sa 1re vraie dispute d’envergure. Les tensions que l’on soupçonnait dans cette équipe atypique vont éclater devant un Batman dont la figure autoritaire de patriarche se trouve mis à l’épreuve. James Tynion IV anime ses marionnettes avec fluidité. Il ajoute même une touche supplémentaire dans ce drame familial avec le retour au 1er plan du père de Spoiler, le Maître des Indices ainsi que Gueule de Boue, la femme défigurée par Gueule d’Argile faisant partie du Syndicat des Victimes. Autant de protagonistes et autant de personnages à voir évoluer dans le monde cruelle de Gotham.

 

(image © DC Comics)

 

Uncanny Batman

Dans les numéros précédents la chute des Batmen, James Tynion IV démontrait son respect de la continuité et du travail des autres scénaristes de DC. Ainsi le kidnappeur de Red Robin appartient à l’univers du Superman de Dan Jurgens. Dans « La Chute des Batmen » nous assistons au retour du Syndicat des Victimes ainsi qu’au colonel Kane. James Tynion IV recueille les fruits des indices parsemés au fur et à mesure des différents arcs. Il n’a rien laissé au hasard, notamment les diverses prises de positions des uns et des autres et les conclusions de ce tome 6 de Batman Detective Comics semblent somme tout logique. Les pièces du puzzle s’emboitent parfaitement. Tynion IV corse la situation de nos chevaliers non seulement de l’intérieur mais également de l’extérieur. En effet, l’équipe constituée par Batman ne se trouve pas en odeur de sainteté depuis l’arrivée du nouveau maire. Traité comme des légendes urbaines, les Batmen doivent faire face à une violente campagne de désinformation de la part des autorités, brèche dans laquelle va en plus s’engouffrer le Syndicats des Victimes. La lecture de la chute des Batmen m’a rappelé la période glorieuse d’Uncanny X-Men alors aux mains de Chris Claremont : des sup-plot dont l’aboutissement se voient des dizaines de numéros plus tard, des personnages humains avant tout et des héros traités comme des étrangers par un monde extérieur qui les craint. Il y a pire comme référence.

 

(image © DC Comics)

 

Une continuité graphique à défaut d’un dessinateur régulier

Un des points faibles de Detective Comics Rebirth et notamment de « La Chute des Batmen » demeure l’absence d’un dessinateur régulier. Cinq numéros pour 4 dessinateurs et pourtant cela passe café crème à la lecture. Le travail du coloriste Jason Wright y est assurément pour beaucoup. Ainsi on passe d’un style à l’autre sans réelle rupture si ce n’est parfois dans l’approche des visages. Joe Bennett, qui dessine les 2 premiers épisodes en vieux baroudeur au style solide et efficace à ma préférence. Derrière lui Miguel Mendonça et Jesus Merino n’ont pas à rougir tout comme Philippe Briones à la conclusion. Tous nous proposent des planches claires, détaillées sans être fouillis malgré la profusion de personnages différents qui apparaissent. En fin connaisseur de l’univers de Batman, Eddy Barrow s’occupe de la partie graphique de l’annual revisitant de manière intéressante les origines de Gueule d’Argile au centre de l’intrigue des épisodes 969 à 974 de la série régulière Detective Comics. ■

(image © DC Comics, Urban Comics)

Batman Detective Comics, tome 6 est un comics publié en France chez Urban Comics.