Batman, Jours de colère : quelle est l’origine du bat-signal ? [avis]

(image © DC Comics)

Dans Batman : Jours de colère, le scénariste John Layman se concentre sur les relations entre Batman et la police, en plus de ramener certains vilains moins connus comme Man-Bat ou Wrath. En prime : les dessins puissants de Jason Fabok et les origines du Bat-Signal.
■ par Stéphane Le Troëdec

 

« La prochaine fois, j’utiliserai une lumière bien plus forte… » (image © DC Comics)

 

D’où vient de le Bat-signal ? Batman : Jours de colère offre une agréable variation sur le sujet. Ce faisceau lumineux qui frappe le ciel de Gotham pour prévenir le justicier d’une menace est un des symboles les plus connus de l’univers Batman. Dès 1942, le Bat-signal fait son apparition dans Detective Comics n°60. Ses origines connaitront ensuite de multiples variations, au fil des comics, bien sûr, mais aussi des films et séries télévisées. À son tour, le temps d’un un court flashback, Batman : Jours de colère remonte le temps pour révéler comment le futur commissaire Gordon a eu cette idée de Bat-signal. Dans « Le Blues des lanceurs d’alerte », John Layman et Jason Fabok se concentrent sur Gordon et expliquent toute la symbolique de cette lumière perçant l’obscurité. L’ambiance de cet épisode et surtout les relations entre Jim Gordon et Batman rappellent le classique Batman : Année Un. Ce n’est pas un hasard : l’un des thèmes de ce Batman : Jours de colère, ce sont les relations complexes entre le Dark Knight et les policiers de Gotham.

 

(image © DC Comics)

 

Batman et la police, des relations compliquées

Généralement, la police de Gotham apprécie peu les actions du superhéros. Batman : Jours de colère montre plusieurs facettes de leurs relations. Défiance envers le justicier violent. Suspicion vis-à-vis de ses motivations. Jalousie de ses résultats. Gratitude pour la protection qu’il offre aux habitants et forces de l’ordre de Gotham. Au fil des histoires, Batman : Jours de colère explore chacun de ces aspects. À noter particulièrement l’épisode « Un visage dans la foule » qui met en avant la solitude du lieutenant Bullock.

 

(image © DC Comics)

 

Wrath, double négatif de Batman (vraiment ?)

Dans Batman : Jours de colère, 3 épisodes, Detective Comics n°22 à 24, explore une figure classique des comics de superhéros : le double négatif. Ainsi, Wrath est un Batman inversé, maléfique, millionnaire le jour, criminel la nuit. Leur confrontation est truculente : Wrath s’attaque aux policiers de Gotham et Batman met tout en œuvre pour arrêter la frénésie meurtrière de son ennemi. En effet, Wrath n’hésite pas à se débarrasser de son équipier, évidemment version négative de Robin. Le trait puissant de Jason Fabok retranscrit parfaitement le choc de leur combat. Pour être tout à fait précis, le Wrath de ces Jours de Colère n’est pas seulement un Batman maléfique. En effet, au milieu des années 80, apparait 1er Wrath, dont on ne connaît pas l’identité. Le successeur moderne de Wrath qu’on découvre dans Jours de Colère est en réalité le Robin de ce 1er Wrath, bien décidé à venger la mort de son mentor. Du coup, Batman : Jours de colère peut se lire différemment : d’une part comme la version négative de Batman, ou bien comme une allégorie sur la relation tordue et destructrice unissant Batman et Dick Grayson.

 

(image © DC Comics)

 

Man-Bat, Poison Ivy et l’Épouvantail

Batman : Jour de colère met aussi en avant des supervilains populaires du Dark Knight dans des récits intéressants. Comme par exemple Man-Bat, encore un double inversé, dans un épisode qui plonge notre héros dans une atmosphère horrifique fort réussie. Ou comme Poison Ivy et l’Épouvantail le temps d’une courte saga en 3 épisodes. La proposition de « Gothopia » est surprenante : Batman n’est plus le même, il a réussi à transformer Gotham en un havre de paix tout juste secoué par quelques criminels minables. Il vit une relation épanouissante avec Catwoman. Mais qu’arrive-t-il donc à Batman ? Vous le saurez en lisant Jours de colère, un album intéressant à ne pas sous-estimer si vous appréciez les supervilains étonnants. ■

(image © DC Comics, Urban Comics)

Batman : Jours de colère st un comics publié en France chez Urban Comics.




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Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.