Black Hammer : 5 bonnes raisons pour lesquelles vous devez découvrir les super-héros de Jeff Lemire !

Bon nombre d’auteurs de comics ont biberonné du super héros étant gamin avec la même rigueur qu’un Depardieu se tapant des kils de beaujolpif . Les apprentis scénaristes rêvent de raconter leurs propres visions des aventures de leur héros favoris ou mieux encore de créer leur propre univers. C’est ce que propose Jeff Lemire avec Black Hammer, une série qui vous emporte dans un monde dans lequel on a envie de replonger le plus vite possible. Voici 5 raisons pour lesquelles il faut se jeter dessus !
■ par Dragnir

De l’originalité en terrain connu

Black Hammer nous raconte le quotidien d’une équipe de super-héros qui se sont retrouvés piégés il y a 10 ans après un combat dantesque. Depuis, leur « prison » est un village comme il en existe tant aux États-Unis. Ils ne peuvent pas en sortir étant bloqués par un champ de force. Les héros de Black Hammer sont donc contraints de feindre d’être des humains comme les autres pour ne pas éveiller les soupçons sur leur vraie nature. Mais il faut avouer que psychologiquement ce n’est facile pour aucun d’entre eux. Entre ceux qui désespèrent d’avoir laissé derrière eux ceux qui leur étaient chers, et ceux qui tentent de se rebâtir une vie, l’entente est bien difficile.

Des personnages complexes

Et voilà la force de Black Hammer : ses personnages torturés ! Comment faire quand on est une adulte quinquagénaire piégée dans le corps d’une gamine de 10 ans ? Ou un voyageur interdimensionnel vieillissant qui voit son quotidient au travers du voile de la folie sénile ? Des problèmes on ne peut plus particuliers mais qui débouchent sur des craintes et des angoisses dont chacun peut souffrir. Finalement l’identification avec ces naufragés héroïques est assez simple. Au-delà même des principaux acteurs de Black Hammer, un soin particulier est apporté aux personnages secondaires ce qui étoffe cet univers en devenir déjà plein de promesses.

Une déclaration d’amour aux comics

À LIRE AUSSI : 11 comics de Jeff Lemire que vous devez lire !
Au-delà des personnages riches et fascinants, un autre fait qui attire immédiatement l’attention c’est la volonté de l’auteur de rendre hommage aux comics de super-héros. Bien que différent, on y retrouve les caractéristiques très familières des héros et vilains que l’on croise habituellement dans les pages des parutions des 2 géants que sont Marvel et Dc Comics, en fait surtout DC Comics. De Lex Luthor à Shazam, d’Adam Strange à WildCat, tous les acteurs de Black Hammer sont clairement plus que des clins d’œil avec des spécificités bien à eux. En fait, l’auteur a projeté ces monuments de la bande-dessinée dans des situations qui les place devant leur humanité. Black Hammer répond de ce fait à des questions que les fans se sont tous posés à un moment ou à un autre. Et si ?

Un univers bien construit

À LIRE AUSSI : Doctor Star : Jeff Lemire pourrait bien vous bouleverser d’émotion ! [avis]
Le pari de Black Hammer était risqué. Vouloir créer son propre univers en s’inspirant d’autres n’avait rien de simple. Mais c’est là que le génie de Jeff Lemire s’exprime pleinement. Grâce aux épreuves qu’il fait subir aux protagonistes de Black Hammer on découvre des facettes insoupçonnées de ce que peut être un super héros. Le résultat est bluffant. Un univers cohérent et complexe et ce en quelques aventures seulement avec sa propre ambiance toute particulière, captivante. En quelques pages, on sent que l’auteur en a sous la semelle. Jeff Lemirel laisse à penser que le « Back Hammer verse » est déjà bien construit dans son esprit et qu’il ne demande qu’à prendre vie sous sa plume. La dernière fois que j’ai eu ce genre de ressenti, c’est face à la grande œuvre de Kurt Busiek qu’est Astro City.

Une ambiance incroyable

À LIRE AUSSI : Dans Sherlock Frankenstein et la Ligue du mal, Jeff Lemire développe son nouvel univers de super-héros [critique]
Quand on a un auteur comme Jeff Lemire qui est un grand fan de comics, l’avantage c’est que l’on va avoir la possibilité de profiter de sa culture dans le domaine. Et de ce coté-là non plus, on n’est pas déçu le moins du monde ! On retrouve toutes les époques et les tendances qui ont fait le comics avec une vraie dominance des années 40 à 50 (Golden age et Silver age) pour ce qui est des inspirations de l’auteur avec une ambiance particulière à ces époques. Mais c’est avec une grande habileté que Jeff Lemire parvient à mêler des éléments tout à fait contemporains et même sociétaux rendant le récit encore plus intéressant. Il joue donc sur une forme un peu désuète mais qui pourra susciter la nostalgie chez certains et un esprit d’introspection très actuel. Du grand art. ■